Pauvreté des enfants en France

Vu sur: https://www.unicef.fr/dossier/enfants-pauvres

En France, la pauvreté prend de multiples formes, mais elle affecte particulièrement les personnes les plus jeunes, notamment les enfants, qui sont alors vulnérabilisés.

L’analyse de l’évolution de la pauvreté en France montre une hausse de 23 % depuis l’an 2000 et une tendance à l’accélération de cette hausse depuis 2012. La pauvreté touche fortement les catégories les plus jeunes de la population. Ainsi, 52% des « pauvres » ont moins de 30 ans et 74% sont des familles, au sein desquelles les enfants sont donc fortement exposés au manque et voient leur vulnérabilité accrue. La pauvreté a fortement changé. En moyenne, les personnes pauvres étaient autrefois âgées, issues d’une famille nombreuse et en zone rurale. Aujourd’hui, le profil est différent : les personnes pauvres sont de plus en plus souvent des femmes, jeunes, issues d’une famille monoparentale, vivant en zone urbaine et rencontrant des difficultés pour s’insérer sur le marché du travail.

Le nombre d’enfants pauvres en France ne recule pas

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La pauvreté se mesure de différentes manières. On se réfère ainsi au caractère monétaire et aux conditions de vie, mais également parfois à la pauvreté au sens administratif, lorsque les personnes bénéficient d’aides sociales.

Les différentes enquêtes réalisées s’accordent sur une proportion de mineurs de 20 % parmi les personnes sans-domiciles. Un quart des sans-domiciles adultes vivent avec des enfants : s’il y a très peu de sans-abri à la rue avec des enfants, les enfants sont très nombreux dans la catégorie des sans-domiciles hébergés en hôtels.

À l’occasion de la rentrée scolaire 2017, une enquête flash menée dans la nuit du 4 au 5 septembre, dans 40 départements hors Paris, avait montré que les enfants représentaient 29% de l’ensemble de la population enregistrée au 115. Environ 63% des moins de 18 ans concernés par une demande d’hébergement au 115, n’avaient pu être hébergés.

L’UNICEF France estime qu’environ 8000 enfants vivent en bidonville en France métropolitaine. Ces enfants absents des chiffres nationaux sur la pauvreté vivent généralement dans des conditions d’extrême pauvreté. Une grande partie d’entre eux n’a jamais été scolarisée, ni en France ni ailleurs.

Environ 80% des parents d’enfants placés appartiennent aux couches sociales défavorisées. La précarisation des familles liée à des instabilités professionnelle, de logement ou affective, qui se traduit par une sur-occupation des logements et une fragilité du réseau relationnel et de solidarité emporte des conséquences sur la qualité des relations parents-enfants.

Les mineurs non-accompagnés (MNA) étaient 6158 à être pris en charge par les conseils départementaux en décembre 2014. Leur nombre a atteint 22 100 au 31 décembre 2017. Ce nombre n’inclut pas les nombreux mineurs dont la demande de protection est en cours d’évaluation par les départements (hébergés en grande majorité dans des hôtels) ou en attente d’audience devant le juge des enfants après que leur minorité a été contestée. Ces derniers ne bénéficient la plupart du temps d’aucune forme de protection, vivent souvent dans la rue ou dans des habitats précaires (campements, squats…) lorsqu’ils ne bénéficient pas de l’hébergement informel et temporaire proposé par des familles bénévoles. Ils sont nombreux à voir leur minorité reconnue a posteriori par le juge des enfants et à réintégrer la protection de l’enfance (50% à Paris par exemple), après avoir vécu plusieurs mois dans des conditions d’extrême pauvreté.

 

 

1 Commentaire

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  1. Amina Djellel

    Article très intéressant. Merci pour partage

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